dimanche 2 décembre 2012

En place de Grêve



Sentence,
Dos à la foule qui observe,
Protester de ta bonne fois,
Ne pas savoir résister,
Perdre l’un après l’autre,
La liberté de tes bras,
Et finir livrée au bourreau.

Condamnée,
Catin sur son pilori,
Soumise à tous les outrages,
Brûlure du métal glacé, 
Sur ta poitrine délogée,
Sur les hanches, 
Ta jupe relevée,
Ta nudité révélée,
La main mâle te fourrage.
A jamais damnée,
Contre ton cul enflammée,
La raideur dominatrice du désir,
Te presse contre la croix.
La claque sur ta fesse t’électrise.
Entre tes cuisses coulent des larmes,
Ta chatte pleure sa solitude,
Tu appelles une queue,
Pour apaiser tes feux.

Gibier de potence,
Le bourreau reste inflexible,
Devant la foule ,
S'amasse autour du gibet,
Pour assister au spectacle cru,
Et admirer l’hallali.
Car les doigts audacieux,
T’entraînent toujours,
dans la concupiscence.

Suppliciée,
La caresse entêtante,
Te vrille le ventre,
Le souffle se fait court,
Les jambes défaillent,
Les cordes se tendent,
La tête rejetée en arrière,
A l'oreille de ton tyran,
Tu souffles ton dernier râle.
Couperet implacable,
Par ta jouissance,
Tu es maintenant…

… Vaincue !

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