dimanche 15 septembre 2013

Cordon bleu



Madame,
J'aime vous penser à l'ouvrage
Dans la légèreté de votre tenue,
Vêtue de ce seul tablier blanc,
Contrastant avec votre peau halée,
Sans en contraindre la respiration.

Farine, beurre, sel, eau,
Versés un à un dans votre jatte,
Avec légèreté et désinvolture,
Viennent ça et là,
Éclabousser votre épiderme,
Le spectateur attentif et joueur,
N’hésitera pas à en accentuer le trait,
De quelques touches audacieuses.

J’aime vos mains dans la farine.
Au moment de pétrir votre mélange,
Prisonnières de la jatte,
Quand dans un mouvement régulier,
Vos doigts s’enfoncent dans la pâte.
Comment ne pas imaginer y prendre part,
En m’occupant,
Avec la même application,
De vos généreux atours.


La préparation du moule est impérative.
Graissez plus que de raisons,
Vos doigts largement enduits
Glisseront à la recherche méticuleuse,
De chaque recoin caché.
Et ne de gâchez pas la marchandise,
N'oubliez pas,
En creux de votre moule,
Ce petit anneau caché,
Qui ne demande qu’a être oint,
En profondeur

Avant d’allonger votre pâte,
Prenez à pleine main une poignée de farine
Douce et légère dans votre paume,
Abandonnez-la d’un geste ample
Sur votre plan de travail.
Avant d’y asseoir votre préparation.
Votre rouleau bien en mains,
Avec une égale énergie,
Travaillez dans la longueur,
Déployée avec générosité.


Retournez votre ouvrage,
Recommencez avec la même énergie,
Farinez, Pliez, Allongez,
Ne ménagez pas votre peine,
Faite corps avec votre rouleau,
Jusqu’à obtenir l’abaisse attendue.
Balancez d’avant en arrière,
Dans ce mouvement pénétrant.

Pour la mise en place de votre pâte,
Positionnez la au centre de votre moule,
En écartant doucement les bords,
Faites pénétrer avec douceur,
Vos mains bien posées,
Faites opposition.
Enfoncez jusqu’en buté.
Maintenant,
Étalez votre appareil avec application,
Dans un mouvement tournant,
Et s’il déborde du moule,
Ne perdez rien de ce nectar,
Ramenez-le avec le doigt,
N'hésitez pas à goutter,
Pour en apprécier l'intime saveur.

Enfournez à four chaud,
Posez à plat sur la grille,
Pour faciliter la cuisson
Et favoriser l’explosion des saveurs.
Ne laissez pas retomber en température,
Changez régulièrement de posture,
Et ravivez la flamme.


Avant le démoulage,
Laissez refroidir,
Humez les parfums,
D'un tendre mélange,
Caressez avec douceur,
Ressentez au fond de vous,
La beauté qui illumine,
La chaleur qui irradie,
Cette âme qui palpite contre vous.

Enfin,
Avant de proposer votre oeuvre,
Pour le plaisir de vos convives,
N'hésitez pas à parfaire la décoration,
Un nappage pour parfaire la texture,
Une cerise pour la couleur ,
Une pointe de crème pour la légèreté,
Une explosion de saveurs,
Oh oui, Madame,
Plus que vos gâteaux,
J'aime vous voir ainsi à l'oeuvre,
A aiguiser mon appétit.
Dans votre légèreté de l'être,
De vous, mon cordon bleu,
Vraiment, je suis…

…  Gourmand!

8 commentaires:

  1. Je m'en vais de ce pas restaurer mes recettes culinaires...

    RépondreSupprimer
  2. Les images qui me viennent en tête à la lecture de ces mots, sont celles d'une homme devant ses fourneaux
    Me glisser derrière son dos et profiter de lui sachant ses mains occupées est une gourmandise des plus alléchantes dont lui seul à la recette
    Comme vous ...Gourmande aussi ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chère Chilina, il semble en effet que la gourmandise n'a pas de sexe! J'entrevoie vos audaces, vous faudra t il un cuisinier pour les assouvir?

      Supprimer
  3. Un cuisinier mais ...Pas que !
    Vous postulez ?

    RépondreSupprimer
  4. ô vision d'angle ses fesses naissantes à la vue sont d'un caprice lubrique pour l'amant en doux repos qui se repaît ainsi de sa belle bientôt en fête !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ces beaux mots.
      Sans aucun doute une vision contemplative, mais qui appelle à mettre les mains à la pâte! :)

      Supprimer

N'hésitez pas à me faire par de vos réactions!
( aucun lien ne sera admis )