dimanche 23 juin 2013

Souffle



Comme une brise naissante,
Au creux de mon oreille,
Née de ce premier contact,
Un souffle,
Un relâchement,
Une réponse à cette attente enfin comblée,
Abandon à un espoir naissant,
Encouragement.

Enveloppé dans le silence,
Comme dans un drap de brume,
Elle lance sa complainte lancinante,
Inlassablement renouvelée,
Au rythme lent d’une houle,
Qui  transporte sans faiblir,
Modulée d’infimes variations,
Qui frissonnent sur ma peau,
Entêtement.
  

Prenant son assurance,
Le murmure se fait chant
Comme une résonance,
Au mouvement syncopé,
Qui rapidement prend corps,
Allant crescendo,
Au rythme d'un corps à corps,
Emportement

Rupture,
En interruption d’une longue séquence,
Un bref silence contenu,
Dernière résistance à l’inéducable,
Où tout se fige,
Se cambre en tension,
Sous la pression,
Muscles bandés,
Engorgement,
Et cette libération,
Comme l'éruption implacable,
D'un trop plein qui ne peut plus être contenu,
Un râle sourd,
Un cri long et puissant,
Esprit maintenant à la dérive,
S'évanouir dans l'espace,
Soulagement

Ah, Madame
Quand  je vous tiens ainsi
Au bout de mes doigts,
En chef d’orchestre,
Obéissante à chacun de mes gestes,
Quel plaisir de vous écouter  chanter,
Avec la sincérité de vos émois,
Cette symphonie magnifique,
Chant orgasmique de votre plaisir…

…Femelle!

mardi 18 juin 2013

Baptême



Entre mes mains
Comme une enfant docile,
Alanguis dans le bain,
Après une longue journée d’effort,
Le corps à l’abandon
Se laisse caresser par l’éponge
Qui distille des senteurs parfumées
Sur votre peau dénudée.
Quand dans son sillage,
L’eau coule en ruisseau,
Vient chatouiller l’épiderme.

Progresser doucement,
Des pieds à la tête,
Méticuleusement,
De l’épaule à la pointe du sein,
Savourer chaque instant,
Des orteils à l’intérieur de la cuisse,
D’un acte de possession
Du nombril au mont Venus.
Sans tabous ni pudeur
Dévoilant les secrets,
Savourant les réactions d’un corps
A la caresse intrusive.
Dans cette chevelure profonde,
Plonger mes mains,
En retrouver les racines,
Et faire de mes doigts,
Des explorateurs persévérants,
De cet univers caché,
Si délicieusement sensibles,
A ce massage lent et profond,
Les yeux se ferment,
Les muscles se relâchent,
Le corps s’ouvre imperceptiblement,
La tête rejetée en arrière,
Découvre la perspective délicieuse,
D’un relief tendre et vallonné.
Pour ce corps attendri et délassé,
Comme dans les temps anciens,
A l’heure du baptême,
Où l’immersion totale,
Dans les eaux vives de la rivière,
Purifiait les âmes,
Et faisait naître l’homme nouveau.
La cataracte d’eau fraîche vous saisi,
Déluge implacable et pénétrant,
Réveillant tous vos sens,
Appelant à une fuite,
Que l’emprise de ma main,
Vous interdit.

Au sortir du bain purificateur,
La peau frissonnante,
Nichée au creux de mes bras,
Dans ce drap de bain ouvert,
Contre moi, oiseau fragile,
Vous venez vous réfugier.
Non, ne protestez pas de ma rigueur,
Vous êtes mienne,
Et pour la soirée à venir,
Je vous veux en éveil.
Et par votre abandon…
…Submergée !


samedi 8 juin 2013

Le marché



« Avancez, Mesdames Messieurs »

Dans l’obscurité du bandeau,
Perchée sur ces escarpins qui lui cambrent les reins
Il l’a conduite au milieu de la pièce,
Et accroché ses poignets au-dessus de la tête.
Perdant le contact de son guide, elle frissonne,
De se sentir ainsi exposée,
Seule.

« Approchez! l’affaire est bonne! »
Sur la peau, il n’a laissé que ses bas, son collier,
Et cette capeline de voile,
Qui ne cache rien de sa nudité
Même si pour lui, elle sera obéissante.
Le bâillon dans sa bouche
L’empêche de déglutir,
Et prévient toutes protestations.
Soumise.
«Venez! Touchez! La marchandise est belle!»
Elle sent la chaleur de son souffle,
Son ongle qui se pose sur sa nuque,
Et qui glisse dans son dos,
La cambrant comme un arc,
Elle sent la pointe de ces seins se durcir.
Il  fait coulisser un doigt dans sa chatte,
Trempée par l’excitation qui la tenaille,
Indécente.
  
« Ce soir, ce nectar  pour un seul  d’entre vous!»
Des pas approchent,
Des mains parcourent  sa peau
Une langue goûte sa nuque,
Une paume soupèse son sein,
Un ongle creuse son ventre,
Des doigts se glissent entre ses cuisses
Elle frémit à chaque contact,
Elle s’étourdit de la multitude.
Possédée.

« Soyez généreux! Elle donnera le meilleur! »
Hommes, femmes sont là,
Autour d’elle
A la jauger, 
A l’éprouver, 
A la sentir.
Et elle sait aussi que ce soir,
Quand  elle aura été cédée,
Ce sont d’autres qui la posséderont
Pour le plaisir de son maître,
Vigilant et implacable,
A ce qu’elle soit, pour un soir,…
 …Leur esclave !