vendredi 27 septembre 2013

Pouvoir




Non, ne dites rien,
Ecoutez ma voix,
Exécutez sans réticence, 
N’ayez pas de honte,
Je suis fier de vous.
Ne pensez pas aux regards inconnus,
C’est un acte d’engagement,
Une affirmation de votre libre arbitre,
Que je reçois comme une offrande.

Ne vous refusez pas,
Acceptez la contrainte,
Osez la morsure de la corde,
Recevez ma main,
Comme le bras séculier.
Éprouvez la vérité de votre engagement.
Je ne prends pas plaisir à la tyrannie,
Mais acceptez la douleur,
Laissez-la vous pénétrer,
Ne retenez pas vos cris,
Moi seul peut désormais y mettre fin.
Et endurez l’épreuve avec confiance,
Je soignerai avec tendresse,
Les stigmates de ces épreuves
 Sur ce corps qui m'est précieux.
Mais faites preuves d’initiative.
Reconnaissante,
J’accepte vos attentions,
Tendres ou gourmandes,
A l’écoute de mes désirs.
Comme lié à vous,
Je réponds à vos attentes,
Et commande à vos plaisirs,
Que je sers avec humilité,
Et pour lesquels vous êtes mon guide. 

Je n’ai aucun droit à vous commander,
Mais vous m’obéissez,
Je ne suis le roi d’aucun royaume,
Mais  j’aime ce goût de pouvoir que vous m’offrez,
Je ne suis pas plus un dictateur,
Mais je sais être inflexible,
A moi vous vous enchaînez.
Homme de chair, âme de cœur,
Je vous hante,
Je ne revendique rien,
Mais je vous reçois,
« Maître » dites-vous!
De nos jeux de domination, Madame,
J’avoue bien volontiers être…

dimanche 15 septembre 2013

Cordon bleu



Madame,
J'aime vous penser à l'ouvrage
Dans la légèreté de votre tenue,
Vêtue de ce seul tablier blanc,
Contrastant avec votre peau halée,
Sans en contraindre la respiration.

Farine, beurre, sel, eau,
Versés un à un dans votre jatte,
Avec légèreté et désinvolture,
Viennent ça et là,
Éclabousser votre épiderme,
Le spectateur attentif et joueur,
N’hésitera pas à en accentuer le trait,
De quelques touches audacieuses.

J’aime vos mains dans la farine.
Au moment de pétrir votre mélange,
Prisonnières de la jatte,
Quand dans un mouvement régulier,
Vos doigts s’enfoncent dans la pâte.
Comment ne pas imaginer y prendre part,
En m’occupant,
Avec la même application,
De vos généreux atours.


La préparation du moule est impérative.
Graissez plus que de raisons,
Vos doigts largement enduits
Glisseront à la recherche méticuleuse,
De chaque recoin caché.
Et ne de gâchez pas la marchandise,
N'oubliez pas,
En creux de votre moule,
Ce petit anneau caché,
Qui ne demande qu’a être oint,
En profondeur

Avant d’allonger votre pâte,
Prenez à pleine main une poignée de farine
Douce et légère dans votre paume,
Abandonnez-la d’un geste ample
Sur votre plan de travail.
Avant d’y asseoir votre préparation.
Votre rouleau bien en mains,
Avec une égale énergie,
Travaillez dans la longueur,
Déployée avec générosité.


Retournez votre ouvrage,
Recommencez avec la même énergie,
Farinez, Pliez, Allongez,
Ne ménagez pas votre peine,
Faite corps avec votre rouleau,
Jusqu’à obtenir l’abaisse attendue.
Balancez d’avant en arrière,
Dans ce mouvement pénétrant.

Pour la mise en place de votre pâte,
Positionnez la au centre de votre moule,
En écartant doucement les bords,
Faites pénétrer avec douceur,
Vos mains bien posées,
Faites opposition.
Enfoncez jusqu’en buté.
Maintenant,
Étalez votre appareil avec application,
Dans un mouvement tournant,
Et s’il déborde du moule,
Ne perdez rien de ce nectar,
Ramenez-le avec le doigt,
N'hésitez pas à goutter,
Pour en apprécier l'intime saveur.

Enfournez à four chaud,
Posez à plat sur la grille,
Pour faciliter la cuisson
Et favoriser l’explosion des saveurs.
Ne laissez pas retomber en température,
Changez régulièrement de posture,
Et ravivez la flamme.


Avant le démoulage,
Laissez refroidir,
Humez les parfums,
D'un tendre mélange,
Caressez avec douceur,
Ressentez au fond de vous,
La beauté qui illumine,
La chaleur qui irradie,
Cette âme qui palpite contre vous.

Enfin,
Avant de proposer votre oeuvre,
Pour le plaisir de vos convives,
N'hésitez pas à parfaire la décoration,
Un nappage pour parfaire la texture,
Une cerise pour la couleur ,
Une pointe de crème pour la légèreté,
Une explosion de saveurs,
Oh oui, Madame,
Plus que vos gâteaux,
J'aime vous voir ainsi à l'oeuvre,
A aiguiser mon appétit.
Dans votre légèreté de l'être,
De vous, mon cordon bleu,
Vraiment, je suis…

…  Gourmand!

mardi 10 septembre 2013

Escale ibérique



Photo Psganarel

Le soleil flirt avec l'horizon.
Dominant la mer,
Les ruelles de la ville haute,
Aux façades multicolores,
Se réveillent de la canicule diurne.
Les enfants jouent sur la place,
Dans les bars, 
Les comptoirs riches de tapas,
Appellent leurs client,
La foule cosmopolite se retrouve.
La cervesa coule à flot.

Au milieu de la rue,
Dans l'euphorie des retrouvailles
Un couple marche avec entrain,
Main dans la main,
Se jetant des regards complices,
Échangeant quelques baisers gourmands.
Des corps qui se cherchent,
Les doigts qui se croisent.
Sous le regard amusés des passants.

Photo Psganarel

Au fil du chemin,
Elle virevolte autour de lui,
Comme dans une danse,
La petite robe légère vole dans le vent du soir.
La main mâle qui l'accompagne,
Enveloppe les fesses,
Signe consenti de propriété,
Sourire sur ses lèvres vermillon,
Étincelle de désir dans les yeux.
Au pied de la petite maison,
Sur le pas de la porte,
Avec la force de son tempérament ibérique,
Abandonnant toute retenue,
Elle le plaque contre le mur,
Et l’embrasse avec fougue.
Ses mains sur ce corps,
Qui parcourent comme on découvre,
Des épaules aux fesses,
Du torse au creux de ses hanches,
Oui, elle le veut,
Pour elle, ce soir,
Sous les étoiles.

 Photo Psganarel

Elle l’aimera toute la nuit,
Prenant possession de son corps,
Lui offrant son intimité,
A la recherche de ces harmoniques,
Qui les feront vibrer,
Dans l’apothéose du plaisir.
Et quand de tant de jouissance,
Abandonnée de toute force,
Elle viendra se blottir contre lui,
Au creux de ses bras protecteurs,
Espérant une nuit sans fin.
Photo Psganarel

Car demain, elle le sait,
A l'heure où le clocher,
Sonnera l'aube naissante,
Il redescendra au port,
Pour embarquer vers d'autres escales.
Trop loin d'elle,
elle ne pourra plus qu'espérer son retour,
Patiente et confiante,
Certaine d’aimer à nouveau ce corps,
Cet homme qui emporte sa raison, ...
Photo Psganarel
...son « Marinero »!




lundi 2 septembre 2013

Le puisatier



Homme assoiffé,
J’ai cherché la source.
Apprendre les reliefs,
Révéler les lieux intimes,
Être partout,
Sans concession,
Par la contrainte si nécessaire.

Au bout de mes doigts,
Ressentir les vibrations,
Rechercher les résonances,
Ecouter le souffle des espérances,
Dans les yeux trouver l’abandon.
Fouiller avec douceur,
En profondeur.

Patient,
Appliqué,
Dominateur,
Capitaine de ce corps,
Jusqu’au moment où s'échappe,
Ces gémissements que plus rien ne retient,
Ce corps qui tremble,
Sous les vagues sans cesse renouvelées
Les larmes de ce tendre puits,
Qui coulent à la déraison.

Âme abandonnée,
Pour quelques instants seulement,
Voyou, je vous prend,
Pilleur sans morale, 
Amant de votre corps,
A la recherche d'un trésor..

… de « Pirate ! »