samedi 5 septembre 2015

Attente


Elle est là
Debout au centre de la pièce,
Jambes écart,
Bras dans le dos,
Comme il l’a demandé,
Libre de toute entrave à son regard,
Sur son corps dénudé,
Seul ce collier fermé à son cou,
Ô qu'elle garde avec fierté,
Symbole de sa soumission.

Loin des heurts de la vie,
Emplie de cette sérénité de l’âme,
Qui lui fait si souvent défaut.
Elle est là dans l’attente,
Comme on se met en méditation,
Dans cette attitude humble et stricte,
Seule,
Mais avec sa présence à l'esprit,
Et ouverte à tous les possibles,
Face à cette porte,
Qu’il franchira bientôt,
Face à aux désirs,
De celui qu'elle entend servir.
Dans son dos,
La fenêtre élargie
Lance sur sa peau nue,
De tendres  caresses.
Le souffle de l’air entre ses cuisses,
Comme une main légère et polissonne,
Éveille ses sens en alerte,
Et vient apaiser la chaleur,
Des rayons d'un soleil d'été,
Qui dardent sur sa peau.
Elle est là en pleine lumière,
Comme elle s’offre sans réserve,
A celui qu’elle attend.

Les bruits  qui remontent par la fenêtre,
Lui rappelle l’indécence de sa situation.
¨Protégée des regards de la rue,
Par un simple voilage,
Que le vent fait doucement voleter.
Pourtant elle reste immobile,
Gardant la pose avec application.
Elle l'imagine à l'extérieur,
Spectateur privilégié de ce moment,
Où le rideau coquin s’entrouvre,
Savourant  cet instant furtif avec fierté,
Où exposée à tous, 
Elle démontre au monde
Le pouvoir de son emprise.
Dans son esprit,
L’attente est sereine,
Confiante de son choix,
Rassurée par le respect de sa consigne,
Et pourtant elle s'impatiente de son retour,
Toujours avec ce petit frisson,
Au creux de l'échine,
En pensant aux exigences de son maître,
Toujours prompt à la surprendre,
Et la mettre à l’épreuve.
L’immobilité pèse,
Poussant le corps à quelques oscillations
Comme une danse involontaire
Qu’il faut pourtant refréner
Comme s’il était déjà là
A caresser sa peau.
Tenir, 
Oui, il faut tenir,
Elle sait son exigence,
Sa rigueur.
S’il ne la trouvait pas comme il l’a demandé,
La sanction serait immédiate,
Mais juste.
Cette simple idée suffit à réveiller,
Sur la peau de ses fesses
La brûlure du cuir.
Dans le même temps,
Son esprit en fusion imagine,
La caresse indécente de ses doigts,
Sur sa croupe offerte.
Onde délicieuse de plaisir
Qui ourle déjà son humidité
A l’entrée de son fourreau.

Oui, elle est là,
Debout au milieu de cette pièce,
Attendant le moment où la porte s’ouvrira,
Soumisse à sa volonté,
Obéissante à ses ordres,
Offerte à tous ses désirs,
Pour lui seul,
Et avec fierté à la face au monde.
"..Je vous attend. Venez à moi ...
.... Mon maître!"















4 commentaires:

  1. Très beau texte dans lequel on peut percevoir l'excitation monter alors que le temps s'écoule entre ses cuisses.

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  2. Le temps s'écoule, le désir gagne.

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  3. Il la tente à son attente

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