mercredi 11 novembre 2015

Empreinte



Elle est là,
Toi seule la sais,
Tu ne la sens pas,
Et pourtant, elle est là. 
Tu la penses,
Tu la vis,
Comme une audace,
Face à ceux qui jugent,
Une affirmation de cette fierté,
Libre d'appartenir.
Oui, tu le sais,
Elle est là.
Tu aimes la voir,
Face au miroir.
Pour toi seule,
Comme un secret,
Elle brille dans ta tête,
Comme elle brûle ta peau,
Aux confins de l’intime,
Juste sous la dentelle,
Cette indécence empreinte,
Délicieusement possessive,
Là où se glissent les doigts.
Là où naissent les plaisirs.
Car avec elle,
C'est certain,
C’est lui qui t’accompagne.
Une présence permanente,
Un état rémanent,
Comme si au vu de tous,
Il gardait là sa main,
Empreinte de son pouvoir,
Impitoyable d'audace,
Frissons d'indécence,
Aux confluences de tes désirs,
Ravivant ta moiteur,
A chaque fois qu'il t'effleures.
Oui, c’est là,
A la lisière de ton sexe,
Quand sur cet autel de soumission,
Ouverte à l'excès,
Pour ne rien lui cacher,
Il a pris la plume,
Dessinant sur ta peau,
A l'encre indélébile,
Comme on marque sa putain,
Au fer rouge,
Le symbole irréversible,
de son emprise sur sa chienne,
Pour être, désormais...
 .... Sienne!

dimanche 1 novembre 2015

Huile


Dans des senteurs d’orient,
Coule en un filet léger,
Le liquide précieux qui doucement s’échappe,
Traçant ses méandres en suivant les reliefs,
 Lumineux comme un ruisseau d’or.
Poser les doigts sur ce fin tracé,
Étaler le précieux onguent,
Glisser sur la peau,
Dans une tendre caresse
Autour d'un écrin délicieux,

Suivre la ligne de crête,
Emportant à contre-courant,
Ce flot de douceur qui s’écoule encore,
En  reflets  éclatants,
Depuis cette cime enfiévrée.
Emprisonné au creux de tes mains,
Ce pic érigé,
Cette colonne en vie,
Qui rayonne d’une ardeur,

A faire fondre les barrières.

Laisser couler encore,
Enduire du bout des doigts,
Aux recoins les plus secrets,
Et faire de cet ensemble chemisé,
Une mécanique de précision.
Ballet de mains sur ce corps ouvert,
Faire rouler avec une tendre pression,
De lourds abricots au fond de leurs bourses,
Quand l'autre enserre son piston,
Dans un va et vient entêtant.
Implacable indécence,
Incapable à opposer,
La pression monte sous les doigts,
Laissant échapper les premières complaintes,
Comme un premier goût de victoire.


Alors au sommet du précipice,
Dans cette tension palpable,
Où chaque frôlement tend,
Vers une oscillation périlleuse,
Retenir la tendre victime sur un fil,
Au son de l’hallali.
Quand la victime supplie,
Gibet de potence,
Espérant le  coup de grâce,
Le regard plongé dans ses yeux,
D’un bref mouvement,
Exécuter la sentence,

Le regard se perd,
Le corps se tend,
Et dans un spasme explosif,
Décharge sur tes doigts,
Sa lave bouillonnante et saline,
Quand dans sa gorge raisonne,
Ce cri ultime d’impuissance…

Photo prise sur "Romantic Pornography"
….  « Salope ! »