dimanche 17 juin 2018

En laisse


Quand à ton cou,
Il accroche une laisse à ton collier,
Comme seul artifice à ta nudité,
Tu n’es plus que sa chienne obéissante,
Petit animal consentant à  ses désirs,
Prompt à satisfaire toute ses caprices,
Ou supporter quelques sévices,
Docile objet de plaisir,
Qui à genoux attend les ordres,
Aux pieds de son maître.
Quatre pattes pour te mouvoir,
A ses pieds suivre le pas,
Comme on s’exhibe dans un concours,
Dans un parcours  convenu,
Gardant  la distance nécessaire,
Pour lui laisser admirer son animal,
Emportés par le mouvement chaloupé,
D’une démarche primale.

Quatre pinces pour te mordre,
Les seins enchaînés dansent à contre temps,
Et tirent sur les lèvres  de ton sexe liées,
 Le téton brûle de cette emprise,
Quand le clito s’émeut de se sentir ainsi tiraillée.
Avec cette sensation toujours plus prenante,
De cette obscène attitude,
Sexe ouvert qui suinte sur ta croupe écartelée.

Quand sur la longe il tire,
Pour retenir ton pas,
Et t’invite à prendre place,
Sur cette table basse.
Louve romaine sur son pied d’estale
Mamelles pendantes,
Irradiées par la fulgurance de l'ouverture,
De ces mâchoires qui les torturaient,
Que tu ne sais que subir.
Mains attachées aux pieds de la table,
La laisse tire vers le bas,
Et force la tête à se poser sur le plateau,
Croupe relevée,
Fesses flattées par quelques caresses assassines,
L’huile coule sur ta raie déjà  détrempée,
Les doigts glissent sur ta peau,
Écartent tes lèvres,
Sans la moindre résistance.
La caresse est lente,
Entêtante,
Obscène,
Envahi ton fourreau,
Patiemment ils te fouillent,
Deux puis trois doigts,
T’écartent  en s’enfonçant plus avant,
Lèvent les barrières,
Pour te faire une béance,
Et te préparer  à cet assaut final,
Tu gémis.
Cette main fourrée dans ton ventre
Te fiste sans ménagement
Tu cris, 
Tu râles,
Plaisir de vivre l’outrage,
La jouissance emporte,
Balaye tes forces et ta raison
Te voila secouée de spasmes,
Essoufflée par l’ouragan,
Les larmes coules sur tes joues,
Bonheur de subir,
Abandon,
Immersion,
Pour toi

dimanche 3 juin 2018

Gallinacé


Lentement,
Mais à bien y regarder, 
Fendant l’air comme jamais.
Doucement,
Et pourtant si fermement accroché,
Que rien ne semble pouvoir l'écarter.
Glissant avec obstination,
Pour faire son chemin sur cette terre étrangère.
Les antennes dressées,
A la recherche du meilleur chemin.
Attentif à susciter l’étonnement,
Il émeut par son abnégation à donner le meilleur.
Souple à lever bon nombre d’obstacles
Et pourtant si inflexible dans ses décisions,
Il est là contre toi.
 

Après l’orage,
Et  l’odeur de la pluie qui submerge
Avec le chanvre, il glisse doucement
Ta peau pour terrain de jeux
Ton buisson pour se perdre
Opiniâtre aventurier vers l’indécence,
Virevoltant, il enlace et  noue fermement
Livrant béantes les portes du plaisir
Avec ce parfum enivrant d’abandon,
Dans lequel il sait si bien te perdre.
 Au clair de ta lune,
Vagabond érigé hors de sa coquille,
Le plaisir exhale ses senteurs animales,
Et s’immisce opiniâtre,
Au plus profond de ton corps,
Soupirs et cris,
Pour accompagner la musique de la nuit
Le pinceau conquérant,
Trace des chemins audacieux,
Pour exulter sur sa toile,
Ses salves empourprées de couleurs,
Et fixer dans nos mémoires,
Les images éternelles de ces instants volés.

Au lever du jour,
Gallinacé tendre et rieur,
Ce n'est pas avec des gouttes de rosé,
Mais à l'encre de Chine,
Qu'il a laissé son image éphémère,
Sur la peau tendre de ton sein, 
Mais tu le sais,
C'est nuit après nuit,
Ouvrier patient à l’écoute de tes aspirations
Qu'il creuse ce sillon profond,
Dans ta chair de chienne,
Alors demain, ma belle,
Quand la pluie du soir reviendra,
Indécente et complice,
Ouvre cet imperméable,
Jeté pour lui sur ta peau nue,
Allonge-toi dans l’herbe mouillée,
Dans cette posture imposée,
Qu'il aime te voir prendre
Et laisse couler sur toi les gouttes d’eau
Encore une fois,
Ce sera, à n'en pas douter,
La fête …

… A l'escargot!