Rassemblée,
Sous la lourde solive,
Contenue par les cordes,
Qui patiemment se lianent.
Le regard appliqué,
A chaque nœud qui se sert,
Comme ces lacs qui se tendent,
Sur le métier du canut.
Incrédule,
A la seule idée,
De décoller du sol,
Doucement accompagnée,
Un pas après l’autre,
Comme on se laisse basculer,
Dans un plongeon vers l’inconnu.
Etonnée,
Portée par les cordes ,
Qui s’impriment dans ta chair,
Doucement perdre pied,
Se laisser aller vers l''abandon,
Entre deux mondes,
Perdre tout repère,
Dans ce vol suspendu.
Emportée,
Mais en confiance,
Sous le pouvoir de cette main,
Posée sur ta peau
Lentement imprime le mouvement,
Navette qui glisse sur le métier
Qui te berce dans cet entrelac,
Le corps nu.
Sereine,
Savourer l’instant ,
Oublier le chagrin du quotidien,
De ce corps qui trahit,
N’être plus qu’esprit,
Jouissance mentale qui te gagne,
Dans le parfum du chanvre,
Et sa voix pour t’accompagner,
Soutenue.
Redescendre,
Comme les cordes se relâchent
Entre ses bras qui t’accueillent
Retrouver le sol
L’esprit encore béat
Vidée de toute force,
Mais surtout heureuse,
Et repue.
Enthousiaste,
A peine atterrie,
Sur le parquet de bois
Réclamer un nouvel envol,
Pour piquer ta mappemonde,
De nouvelles escales,
D'autres audaces
Ô capitaine, mon Capitaine
Emportez moi …
… Encore !
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