vendredi 31 mai 2013

4 mains


Dans l’univers intime de ce boudoir,
Invitation au voyage de l’esprit et des sens,
Les bougies diffusent une douce lumière.
Sur les corps dénudés,
A l’abandon sur les couches,
Deux fleurs exotiques, 
Rayonnantes de jeunesse,
Frêles et douces en apparence,
Organisent un ballet silencieux,
Sur une partition à quatre mains.

Comme dans un préliminaire,
Enduites d'une huile aux parfums enivrants,
Les mains se posent sur la peau,
Et doucement se mettent en mouvement,
Le geste est précis, méthodique,
Effilant les muscles sur leur longueur,
Glissant sur chaque parcelle des corps alanguis,
Sans jamais perdre le contact.


Avec l’énergie de ce ballet corporel,
Elles exercent leur art,
Servantes virevoltantes,
Autour et sur les tables,
Dans un mouvement synchronisé,
La chorégraphie est cadencée en stéréo,
Au son mat des claquements,
Rythme syncopé, entêtant,
Qui résonnent d'une table à l'autre.

Dans l’étau de leurs cuisses,
La chaleur de la peau ambrées irradie,
Emplissant l'esprit en éveil,
Dans l’obscurité du bandeau,
D’un inavouable désir charnel,
Appel à la libération des corps,
A l'indescence d'un contact intime.
Qu'on imagine sur la peau voisine,
Egalement enserrée, possédée.

Quand le ballet prend fin,
Les artistes s’effacent avec discrétion,
Humbles mais fières de leur prestation,
Laissant seuls les corps encore étourdis,
Couverts d’un drap pudique,
Flottants dans une douce torpeur exotique,
Quand dans les têtes,
Le désir chevillé au corps,
Inspire à l’indécence d’une union…
….Charnelle!

samedi 25 mai 2013

Enchaînée


Photo prise sur FB chez Janique Aguaquil

Dans cette position, 
Qui sied si bien au pénitent,
La tête baissée avec humilité,
Sa chevelure ramassée sur l’épaule,
Elle sent physiquement sur sa nuque,
Le poids de son regard dominateur,
Avec ce frisson sur la peau de l’inconnu,
Et l’espoir d’un geste libérateur,
Elle attend,
Patiente.

Dans la grande pièce,
Seul son collier de cuir habille sa nudité
Sur ses fesses offertes en sacrifice,
Irradie encore l’empreinte brûlante,
D’une main ferme et impitoyable,
Mais maintenant,
C’est la morsure glacée du métal,
Qui épouse les creux et les monts de son corps,
Ponctué d’un simple claquement métallique,
Qui vient enflammer les feux de son âme.
Et inonder son entre-jambe,
Elle sait.
Sereine.


Invitée,
D’un simple geste de la main,
Elle relève la tête,
Dans ses yeux étreints d’émotion,
Elle croise la douceur dans son regard,
Et quand une main ferme la tire contre sa jambe,
Une main caresse doucement ses cheveux,
C’est sa langue qui tendrement,
Vient flatter avec dévotion cette  virilité,
Offerte en récompense,
Qu’elle n’abandonne qu’une fois rassasiée,
Le menton dégoulinant d’un nectar délicieux.
Plénitude.

Relevée de sa posture,
Et maintenant pendue,
A ce collier qui se fait potence,
Elle reçoit  ses lèvres sur la bouche,
Quand sa main impudique,
Vient puiser à la source,
Le sirop de sa concupiscence.
Ses doigts inquisiteurs,
L’emmènent au ciel.
Possédée.

Après avoir lécher,
Sur cette main divine,
Le fruit de son plaisir,
C’est vers un lieu plus intime qu’il l’entraîne,
Désormais physiquement attaché à lui,
Par cet anneau jusqu’alors orphelin,
Elle promène sa nudité,
Marchant docilement derrière lui,
Mais la tête haute,
Devant l'assistance contemplative.
Fierté.

Désormais tendu entre eux deux,
L’acier étincelant de la chaîne,
D’une soumise volontaire,
Fait maintenant d'elle, 
Fidèle et docile…


...Sa petite chienne!

dimanche 12 mai 2013

5ème Dimension


Photo PSaganarel

L’espace d’un instant,
Au verso de ma réalité,
Mettre mes pas dans les vôtres,
Et poser mon regard sur votre quotidien.
Vous savoir si proche,
Et pourtant inaccessible,
Injuste torture d’une séparation subie,
Pour souhaiter braver l’interdit,
D'une rencontre inattendue.

Photo PSaganarel

Instinctivement franchir ce pas,
Une parenthèse au bout du virage,
Comme dans un mirage,
Se faire croiser nos regards,
Incrédules d'une rencontre irréelle,
A en perdre les sens,
Et de cette promenade bucolique,
Se laisser emporter,
Kidnappé volontaire,
Dans cette autre réalité.

Photo PSaganarel

Après une trop longue séparation,
Vous retrouver enfin,
Vous serrer dans mes bras,
Reprendre le gout de vous,
Capter votre parfum, votre odeur,
S’abandonner à l'urgence de l’autre,
Dans cet espace restreint et mal aisé,
S'enlacer, se donner, se posséder,
Dans l’impératif du temps,
Instants volés à une vie ordinaire.

Photo PSaganarel

Quand le destin nous tient à l’écart,
Que la vie nous sépare,
Vous laisser repartir,
Impuissant à vous retenir,
Incrédule d’une parenthèse,
Dans cette autre dimension,
Que seule me rappelle,
La trace déjà nostalgique de vous,
Un parfum bien réel,
Au creux de mon épaule,
Que je garde jaloux,
D’une secrète et fugitive…
Photo PSaganarel
… Ivresse !

mardi 7 mai 2013

Tatouée



Pas à l’épaule,
Là où la putain du roi,
Était marquée de la fleur de lys,
Mais au plus près de votre intimité,
Je dessine sur votre peau,
Une figure à l’encre sympathique,
Et pourtant, pour vous indélébile.

Pas une souillure,
Un matricule dans un registre de parias,
Un vulgaire code barre,
Mais un sceau délicat,
Qui se révélera opportunément,
A qui aura le privilège,
De vérifier votre formation,
Et savourer vos aptitudes,
A ces mâles attitudes.

Pas un titre de propriété,
Comme on marque un animal,
Mais un label d’excellence,
Pour que ceux qui viendront,
Plonger entre vos reins.
Soient assurés de votre abnégation,
Dévouée et ouverte,
A donner du plaisir.

Pas une infamie,
Que vous voudrez dissimuler,
Mais un symbole rayonnant
Que vous arborerez fièrement,
Pour justifier de cet exigence d’excellence,
Envers ces queues prétentieuses,
Incapables de savourer ,
La finesse de votre art.

Pas une œuvre prétentieuse,
Mais un simple dessin,
A la pointe de mon stylo,
Incandescente et licencieuse,
Dressée par la noblesse de son dessin,
A jamais gravé en vous,
Soumise et possédée,
Et par ce souvenir,
Respectueuse et…


… Épanouie !