dimanche 25 juin 2017

Au loup!


Promenons-nous dans les bois,
Là où les chèvres ne sont pas,
Et où les loups peuvent s’exprimer.
Il est temps de perdre,
Là où nul ne viendra la sauver,
La chienne qui s’aventure en confiance,
Les yeux bandés à mes cotés

Promenons-nous dans les bois
Au pied de deux jeunes chênes,
Lier la belle aux poignets et aux pieds
Le corps dénudé sans ménagement
Pour que le souffle indécent,
Qui vient caresser son entre-jambe,
Révèle une tendre moiteur.
Promenons-nous dans les bois,
Ramenant un bouquet de fougère,
Pour l’offrir à la belle,
Une caresse végétale.
Éprouver la sensibilité,
Révéler quelques frissons,
Sur une chair de poule qui se pique,
De n’être qu’effleurée.

Promenons-nous dans les bois,
Tester entre mes mains,
La souplesse d’une branche de bois vert,
Dans un mouvement réflexe,
C’est au coup de baguette,
Sur ses fesses offertes,
Que la belle vient s’empaler
Sur les doigts posés sur sa raie,
Promenons-nous dans les bois
Chantons à tue tète
Que le loup est  là !
Quand en réponse à la morsure des coups,
Qui rougissent la peau,
Les doigts pyromanes,
Enflamment les sens
De feux et d’eau,
La chienne crie ses émois.
Promenons-les bois,
Quand  le loup a faim de chair !
Prendre à pleines mains
Mordiller les seins
Libérer son désir érigé
Et se planter dans la belle,
Suspendue entre ciel et terre,
Dans un corps à corps charnel.

Promenons-nous dans les bois,
Et laissons danser le désir.
Dans une mélopée syncopée,
Où la bête libérée exulte dans un râle animal.
Dans le ventre de la chienne.
Se mêlent alors  les sirops du plaisir,
Qui bavent de ce con béant,
Tant repus d’avoir si bien été défoncé.
Promenons-nous dans les bois,
Et laisse s’exprimer la reconnaissance,
D’un petit animal,
Libéré et encore grogui,
D’avoir ainsi été abusé.
A genoux au pied de ton bourreau,
Embrasse reconnaissante,
Ce  vit encore palpitant,
Et lèche comme une chatte,
Les derniers reliefs d’un banquet païen.

Viens,
Promenons-nous dans les bois,
L’été est là !
...Aussi!





vendredi 2 juin 2017

Rodin


De la pierre ,
Penser une œuvre,
La deviner plus que la voir,
En faire le tour,
Sous toutes les perspectives,
Derrière la forme inerte,
Révéler le pourvoir de la matière brute
Suivre le fil de ses pensées,
Imaginer la veine qui court,
Jusqu’au cœur.
Dégrossir les contours,
Pour en faire une ébauche,
Donner la ligne,
A la force du burin.
Sous la main de l’artisan,
 La pierre révèle les secrets enfouis,
Laisser l’âme se révéler,
Pour en faire une vérité prenante,
Dont le visage est celui de la vérité
Éclairée et enfin admise
Être.
Une œuvre toujours en évolution,
Qui trône telle la louve romaine,
Sur l’établi du sculpteur.
Prenant sa pose,
Offerte au regard,
Au parcours de la main,
Caresse ou rectificative,
Car chaque jour,
Revenir à l’ouvrage.

Façonner avec patience,
Prendre le temps d’observer,
D’imaginer les lignes futures,
De polir le grain,
Pour lui donner cette douceur,
Cet éclat qui  se révèle à la lumière,
De cette beauté intérieure.
Exposée,
Revendiquée,
Offerte au regard amateur,
Avec les yeux pour en savourer les lignes,
Avec les mains pour en révéler la chaleur,
Trouver dans le regard des autres,
La satisfaction d’une œuvre accomplie,
Et faire de chaque démonstration,
Un moment de partage,
Une révélation,
Une vérité.
De ton corps,
De tes plaisirs,
De ton âme,
Je veux être l’artisan.
Révélant jour après jour,
Les facettes de ton âme soumise,
Et faire de toi, 
Inlassable travailleur,
Une œuvre accomplie,
Fière de ne plus qu’être
Entièrement…
Photo Psganarel
…Mienne!