Dans cette maison bourgeoise,
On entre sur sa bonne figure,
Un lanterneau rouge éclaire faiblement le vestibule.
Au vestiaire, un sourire vous accueille,
Et vous déshabille pour vous mettre à l’aise,
Tenue correcte exigée.
Au rez-de-chaussé des salons baroques,
L’assemblée badine un verre à la main,
Canapés drapés de velours,
Au mur estampes et nus évocateurs,
Hôtesses qui déploient leurs charmes,
Dans des tenues légères et coquines,
Enveloppées de parfums capiteux,
Enflamment les esprits de leur ramage frivole.
Dans la semi pénombre de la bibliothèque
C’est assis dans de profonds fauteuils en cuir,
Que les invités savourent le spectacle,
Dans les volutes des cigares qui se consument,
D’un adonis en rut,
Attaché sur une table basse,
Soumis aux délicieux outrages,
D’une amazone qui le chevauche,
Et s'empale lentement,
Sur son sexe turgescent.
Doux comme une cuillère de miel,
Coquins à souhait sur des lèvres gourmandes,
Des regards qui brillent et se figent,
Désir qui se tend,
Les doigts se promènent et caressent,
Glissant sur la peau révélée,
Aux limites des interdits.
Dans l'ivresse des sens,
Une main ou une laisse qu’on accepte,
Et vous emporte à l’écart,
Vers les étages ou dans les caves,
Selon qu’on cherche le paradis ou l’enfer,
Dans une marche hypnotique,
Où les formes dansent sous leurs atours,
Et les corps se frôlent.
Le couple éphémère marche lentement,
Laissant un désir troublant s’aiguiser.
Dans ce corridor étroit,
Qui mène aux alcôves,
Les tapis sont épais pour étouffer les pas
Sur chaque porte un nom,
Une destination envoutante.
Dans ce lieu de passage,
On entend rires et gloussements,
Cris et gémissements qui on l’imagine,
Mènent au plaisir animal,
Concert délicieusement orgasmique,
De ces Jouissances partagées,
Qui renforce ce désir vital,
De plonger dans le stupre.
Qui a vu tant de rencontre
Le guide laisse passer le couple,
Avec un regard complice,
Non sans tendre la main,
Pour réclamer son obole,
Avant de refermer délicatement la porte,
Laissant la place à l’imagination,
Du client qui vibre déjà.
Qu’aura-t-il choisi ?
Le luxe baroque d’un boudoir bourgeois,
Pour le plaisir de délacer un corset,
Le rustique d'une chambre mansardée,
Où trousser une fille à la chair de lune,
L’univers exotique du cabinet japonais,
Et savourer les arts d'une geisha,
La salle de torture d’un donjon moyenâgeux,
Et se soumettre à la question,
Qu’importe, il est temps de jouer la partition...
...Viens chéri !
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