Sous ce drap de soie déployé,
Fine barrière opaque à l’indécence,
Nudité masquée d'une femme offerte,
Crucifiée sur l’autel des plaisirs adultères,
A des mains étrangères.
Les doigts glissent,
Passent comme une caresse inconnue,
Suivent les courbes,
Les pleins et les déliés,
Plaquent le voile,
Et révèlent ses courbes,
Ses rondeurs,
Seins érigés au plaisir de la caresse,
Gorge profonde,
Tétons durcis à l’étau de ces doigts.
Ventre qui se creuse,
Se dérobant à la pointe du stylet,
Douces collines où l’on voudrait s’allonger,
Et rêver d’amour.
Au bord d’un précipice indécent,
Un doigt aventurier se promène sur un sillon,
Présence légère, intime,
Qui prend ses repères,
Et déclenche les premiers gémissements,
Insoutenable présence ,
Torture lancinante,
D’une caresse retenue,
Mais qu’elle voudrait plus présente,
Définitive.
Alors le corps appelle,
Le corps se tend,
Comme soulevé par une force supérieure,
Cherchant sa mâle possession,
Mains enserrant les seins,
Doigts violant la moiteur intime,
Excitant les pointes érogènes.
Le souffle se fait court.
La gorge appelle à la transgression
Violation de frontière,
Pénétration invasive,
Libératrice.
Mais la règle est inflexible,
Le voile reste sur la suppliciée,
Possédée de toutes parts,
Et qui réclame l’estocade,
Les caresses multiples,
Omniprésentes,
Intrusives,
Enfin vient la vague,
Jouissance salvatrice,
Râle libératoire,
Démoniaque,
De ce corps possédé,
Secoué d’un dernier spasme,
Avant que de s’alanguir,
Vaincu,
Et pour un instant,
Repus.
Repus.
Sur le voile,
Décalcomanie de ce corps,
Décalcomanie de ce corps,
L'auréole liquoreuse,
Révèle l’inavouable concupiscence.
A cette possession anonyme.
Qui même solitaire,
…Divine!