dimanche 16 octobre 2016

Novice


Fallait-il cette pointe érigée au travers du coton ?
Faillait-il ces boutons dégrafés,
Pour laisser apparaître une jolie coupole ?
Fallait-il  ces mains pour délicatement la relever,
Et laisser l’imagination s’envoler,
Sans savoir dans quelle direction la mener?
« Faites selon votre plaisir, Monsieur ? »
Dont acte !
Un bandeau pour masquer votre regard,
Un cordon pour lier vos poignets,
Il n’en faut pas plus pour prendre le contrôle.
Vous ne vouliez pas mes mains,
Elles sont là à prendre possession de votre corps,
Recevant la chaleur de votre peau,
Traçant la courbure de vos formes,
Qu’elles s’appliquent à découvrir.

Un zip qui descend,
Un pantalon qui glisse doucement à terre,
Un pied déchaussé qui dévoile sa finesse,
Des doigts sur la dentelle du tanga,
Une bouche qui suit le tracé de l'aine,
Pour retrouver le ressaut de votre pubis.
Mon nez qui hume connaisseur,
Des secrets de votre intimité,
Les senteurs.
Debout au milieu de cette pièce,
Fragile dans votre tenue d’Eve,
Face à cet inconnu qui ensorcelle.
Maître, 
Il corrige votre port,
L’écartement de vos jambes,
La cambrure de vos reins,
Et vous habitue à l’offrande de votre corps.
Amateur,  
Il admire le grain de votre peau,
Apprécie la douceur de votre buisson,
Ecoute les cris et les soupirs
Savoure les frisons provoqués.
Tyran,
Ouvrant sans réserve ce qui se dérobe,
Faisant fi de vos suppliques,
Face aux désirs impératifs,
Emportant vos faibles défenses,
Braver les interdits,
Empalée sur des doigts inquisiteurs,
Vous sentir envahie de toute part.
Comme un musicien,
Découvrant son nouvel instrument,
M'accorder à vos soupirs.
Quand de mes doigts,
Violoniste au cœur de vos zones érogènes,
Je commande à votre plaisir.
Je bois le chant du plaisir qui vous gagne,
Car implacable à vous opposer, 
C'est vers la jouissance,
Que je vous emporte.

Je goûte à votre peau,
D’une langue serpentine,
De votre oreille à la pointe de vos seins,
Cueillit par mes doigts inquisiteurs,
Au plus secret de votre intimité.
Je m’enivre du sirop de votre indécence,
Que vous jutez comme une chienne.

Alors, pour cette première rencontre,
et faire ma connaissance,
A genoux entre mes jambes,
Votre bouche vient humer mon corps, 
Lécher ma peau,
Et pour prouver votre déférence,
Votre bouche vient engloutir mon sexe érigé,
Pompant avec application,
Pour boire sans rien perdre,
Les salves bouillonnantes,
D'une jouissance consentie.
Accepterez-vous les règles de ce jeu ,
Où le plaisir d’être et de donner rassemble?
Supporterez-vous ces sensations contradictoires,
Mélange de douceur et de tendresse,
D'inconfort et de douleur,
Par ma seule volonté imposées?

Jusqu'où repousserez-vous les limites,
De votre morale bourgeoise,
Et de cet amour propre femelle,
Pour oser ne plus qu’être corps et âme,
Dans l’abandon et le respect.
 Sur ces chemins tortueux de l’âme,
Serez-vous cette novice volontaire, 
Et en conscience, désireuse ...
...D'obéir?


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