De cette nuit où le désir a emporté la raison,
Elle veut garder,
Le murmure de ses désirs,
La tendresse de ses baisers,
La brulure de ses doigts,
L’indécence de son désir,
La force de ses mains sur ses hanches
La béatitude de sa chatte offerte à ses outrages,
La chaleur de ce pieux planté entre ses reins.
Et cette plénitude quand le plaisir emporte
Le gout de leurs sèves mêlés.
Combien de fois ?
Elle ne sait plus,
Ses forces l’ont abandonné,
La laissant attendrie,
Sa joue collée contre son sexe,
Dans l’attente d’un prochain frémissement,
Qu’elle aurait honoré de quelques baisers,
Elle reste accrochée à cet homme,
Dont elle ne sait plus se séparer,
Nichée dans son cou,
Le corps épuisé de ses assauts,
De ces corps à corps,
Où peau contre peau,
Les caresses ont cédé sous les coups de boutoir,
Où les baisers se sont fait morsures,
Où les gémissements se sont mués en cris
Où les frisons se sont faits jouissances.
De leur image,
Je ne peux détacher mon regard,
Au milieu de la foule,
Dans cette rame de métro,
Les yeux embrumés,
De ce sommeil qui manque,
Après cette nuit d’amour ,
Qu’il a fallu rompre au petit jour,
Acte contre nature,
Trahison des âmes,
Torture des corps.
Quand enfin sur le quai,
Automate, elle descend seule,
C’est d’un regard impuissant,
Qu’elle le regarde la rame repartir
C’est son âme qui l’abandonne,...
Photo Robert DOISNEAU
...Déchirure!