Debout face à la glace,
En pleine lumière,
L’image de sa fragilité,
Qu’elle ose à peine regarder,
Tête basse,
Nue et encore humide,
Au sortir de la douche,
Mains sur les fesses,
En position d’attente.
Il est là derrière elle,
Habillé,
Prêt pour leur sortie.
Son regard pesant sur sa nuque,
A son oreille, la voix est douce,
Pourtant, les mots sont froids,
Impératifs.
Ne pas hésiter,
Obéir.
Dans son dos,
Une main glisse sur sa croupe
Une autre remonte sur son ventre,
Pour empoigner un sein,
Et le presser jusqu’à la douleur.
Impossible de refréner un cri.
Entre ses cuisses,
Les doigts la fouillent sans ménagement,
Et s’enfoncent au plus intime,
Dans un frisson délicieux,
Cette indécence qui la mouille,
Au parfum de cyprine,
Parce qu’il veut la goûter,
Parce qu’elle est sienne.
Ne pas faiblir.
Sur son corps,
Il sculpte son œuvre,
Guêpière à la taille
Les bas qui remontent sur ses jambes,
Sous la courbure des sandales,
Les pieds qui se cambrent,
Des épaules aux seins,
Entre ses cuisses,
Le harnais de cuir se liane,
Le collier d’apparat enserre le cou.
Sur ses épaules,
La longue capeline enveloppe,
Le capuchon dissimule son visage,
Cliquetis du mousqueton sur l’anneau d’acier,
Le « O » se tend au bout de la laisse.
Rester fière.
Car ce soir,
Au club, elle le sait,
Elle sera ce joyau,
Qu'il a à cœur d'exhiber,
Dont il veut éprouver l’engagement,
En toute circonstances,
Oui, elle est sa chienne
Toujours au dressage,
Entre peur et attirance,
Dans ce vertige,
S'accepter humble au bord du vide,
Et savourer avec lui,
Cette délicieuse ivresse,
De l’abandon de soi,
« Je vous suis...
…Maître ! »