vendredi 8 mars 2019

Peau à peau


Sous mes doigts,
Partis à l’aventure de ce corps,
Apaisé sur la couche,
Dans la pénombre du petit jour,
Douce comme une caresse,
A peine frissonnante d’avoir été dévoilée,
Tiède comme ce bon pain du matin,
Qui irradie dans la main,
Sa chaleur gourmande,
Et appelle à plus d’appétit.
Contre,
Mon corps nu qui te rejoint,
Allant au contact,
Comme aimanté pour m'attirer,
Ta peau s’imprime sur moi.
Accueillante,
Elle s’offre en douceur,
Réchauffe mon ardeur,
Et allume mon désir,
Qui se dresse contre toi.
Mes caresses possessives,
T’ouvrent lentement,
Mais avec autorité.
Mes doigts soufflent,
Sur les braises de ton plaisir,
Au son de tes premiers gémissements.
Ma bouche se fait gourmande,
Ma langue serpentine,
Pour allumer tes sens
Allumant tous les feux.

Photo Geoffroy de Boismenu
Sur les peaux qui s’échauffent,
Perlent déjà des gouttes de rosée,
Où se pâme le désir mâle,
Dure et tendre à la fois,
Glissant entre tes lèvres
S’immisçant derrières tes faibles barrières
Pour mieux te posséder.
Nos corps se cambrent,
Se mêlent dans cet incendie,
Où seul règne les feux du désir.
Nos peaux embrassées,
Lustrées de leurs jus,
Glissent l’une contre l’autre
Et claquent dans ce rythme syncopé,
De nos joutes animales,
Encore et encore.

Vient!
Nos corps se tendent.
Tes griffes se plantent
Pour mieux me retenir.
S’imprimer l'un à l’autre,
Ne plus faire qu’un.
Nos corps brûlent de ce feu divin
Et peau à peau,
Dans un dernier râle,
Ensemble...

Photo prise chez "Minhanudez"
...Jouir!

dimanche 3 mars 2019

L'araignée



Accrochée sur cette toile
Entre ciel et terre,
Il a fait de toi la reine d’un soir,
L’araignée docile et ouverte,
Sous la lumière des projecteurs,
Exposée aux regards d’un assemblée,
Affamée de désir.
Caudaliste impitoyable,
Il t’a laissée là,
Chienne à l’abandon
Les yeux bandés
Dans cette tenue légère qui n’interdit rien,
Ouverte à toute les audaces,
Sous la contrainte des liens qui t’écartèlent

Dans le silence des mots,
Offerte à la caresse inconnue,
Les mains se font audacieuses,
Embrassant les seins,
Plongeant dans le string,
Pour t’arracher tes premiers soupirs.
Hommes et femmes,
Comme avides de tes émois,
Prennent possession de ton corps.
Seuls ou à plusieurs,
D’abord par la douceur,
Puis par la force,
Sans exclure quelques tyrannies,
Mordantes ta peau.
Te voilà devenue l’esclave,
Crucifiée par cette verge conquérante,
Qui défonce au pilon,
Ton cul écartelé,
Et de ces doigts femelles,
Qui labourent ton con,
Et jouent de ta perle,
A t’en faire devenir fontaine.

Tu cries,
Tu jouis,
Tu supplies,
Pantin de plaisir,
Sous les yeux de la foule,
Aiguisés de désir,
Et tu le sais ceux de ton maître,
Qui savoure ta défaite.
Tu ne comptes plus les mains,
Les queues raides sur ton corps,
Venue te labourer, 
Te défoncer,
Et cracher leur foutre sur ta peau,
Dans le spasme musical des chaines,
Secouées de leurs assauts syncopés,
Et de tes cris de jouissances
>Quand les forces t’abandonnent,
Il te libère enfin.
C’est à ses pieds que tu le remercies,
En prenant son sexe dans ta bouche,
Jusqu’à ce qu’il t’honore de sa sève.
Fier une fois de plus...
..De son esclave!



dimanche 24 février 2019

Confirmation


Photo PSganarel
Au cœur de la nef monumentale,
Où les mélopées lancinantes,
Partent en écho entre les arches,
Pour se perdre sous la voûte élancée,
Dans cette atmosphère de recueillement,
La lueur des cierges,
Illumine les lieux d’une douce clarté.

Sur ce banc spartiate,
Face au maître autel,
Qu'il t'a désigné d'un geste,
Tu t'es assise.
Garder le silence
Mais rester à l'écoute,
Chercher dans son regard,
La réponse à ton interrogation,
Le prochain commandement.

Photo PSganarel
C'est sur cette planche,
Au pied du banc précédent,
Qu'il te veut à genoux,
Comme on se rend humble,
Pour faire pénitence.
Répondre à ses questions,
Murmurer en confession,
Ses faiblesses avouées,
Ses pensées inassouvies ,
Sa volonté d'être.

Dans cette mise à nue,
Ressentir sa main sur sa peau,
Espérer sa possession,
Appeler ses marques,
Comme un acte de contrition,
Les pensées se mêlent,
Autant que le corps voudrait s’offrir,
Indécence morale.
Photo PSganarel
Sous le regard des saints,
Avec fierté prononcer ses mots,
De cette prière inspirée,
Ô combien païenne,
Et pourtant si pleine et entière
D'un engagement sincère,
Renouveler ton désir d’appartenir,

L'esprit s'élève,
Comme les mots se mêlent,
A la musique des cantiques,
Confirmation de ton serment,
Au delà de ce collier,
Que tu arbores avec fierté.

"Oui, je suis Vôtre…
Photo PSganarel
…Mon Seigneur !"

dimanche 10 février 2019

Geisha

Assise à ta place entre ses jambes,
Où tu te niches,
Contenue par tes chaînes,
Ne plus seulement être dans l’attente,
Mais laisser parler ton désir de servir.
Nul besoin de mots pour savoir son accord.
Attendre avec patience,
Que le corps s’abandonne,
A la douce audace de tes mains,
Tendre hôtesse au service de ton guerrier.
Convaincre plutôt qu’avec force
Lever les barrières qui interdisent
Profitant de chaque mouvement,
Comme autant d’invitations à poursuivre,
Ouvrir des espaces pour libérer
Appliquée dans le silence
A rechercher de voies
Humble servante attentive à chaque signe

Chaque avancée te rapproche de l’essentiel
Sous tes doigts agiles à se faufiler,
Les formes se révèlent et se tendent
Suivre les contours,
En rechercher les crêtes et le creux
Peser doucement du plat de la main
Enserrer avec affection
La chaleur qui rayonne de ce corps,
Exhale les senteurs primaires
Aiguise ton ambition à honorer
Apprentie appliquée à son confort
Quand enfin sous tes doigts la chair est à nu.
Enfiler l’anneau d’acier qu’il te tend
Sur cette verge posée sur ta main
Bouche avide à avaler
Doigts complices à repousser
Pour piéger un à un, ces abricots tendres
Cachés au fond de ses bourses
Qui n’appelle qu’à se gonfler de désir
Tendre gourmande appliquée à l’ouvrage

Sur cette hampe qui se tend
Quand les doigts légers pianotent
Quand la bouche joue la fugue
Lécher d’une langue serpentine
Embrasser avec ses lèvres pulpeuses
Laisser glisser en bouche
Allumer les feux du plaisir mâle
Espérer l'encouragement  sur ta nuque,
D'une main qui donne le tempo
Aventurière à la découverte d’un trésor
Sans perdre de vue son regard,
Avec tes yeux pétillants d’émotion,
Œuvrer à tendre ce sexe,
Comprendre chaque mouvement de ce corps,
Les palpitations qui agitent ce phallus,
A l’écoute de ces soupirs arrachés,
De quelques mots crus,
Chaque signe raisonne en toi,
Comme autant d'encouragement,
Etudiante en recherche appliquée.

Travailler avec patience et application,
Cette queue bandée et turgescente,
Ces bourses tendues qui s’étranglent,
Dans leur anneau de contrainte
Branler en rythme dans le tintement des chaînes
Caresser d’un doigt léger
Avaler ce sexe jusqu’à sa base,
Titiller de coups de langue vicieux
Varier les manœuvres
Petite besogneuse appliquée à l’ouvrage.
Faire feux de tous bois,
Pour arriver à tes fins.
Se montrer audacieuse,
Oser de nouvelles approches,
Un doigt  enfoncé sur sa rose,
Ta bouche qui enfourne ses bourses,
Pour mieux les lécher
Salope à l’ouvrage,
Aspirant à l'ultime récompense
Ces jets de foutre sur ta peau
Que tu espères bouillant de plaisir,
Vide bourses.

Ce soir,
Heureuse dans ta soumission,
Avec ce sourire rayonnant,
Devant cette liberté accordée,
Et le devoir accompli,
Tu te sens,
L’âme dévouée,
A son seigneur et maître …
…d’une geisha !



lundi 4 février 2019

Robe


Déballer un cadeau modeste mais sincère,
Enfiler avec empressement ce vêtement,
Qui se moule sur toi comme un gant,
Lire ton bonheur dans ce sourire ému,
Recevoir la reconnaissance d'un baiser langoureux,
Voir un quiproquo naître d'un esprit rebelle,
Un fou-rire sur cette réalité incomprise.
De cette épreuve à relever,
Que tu viens de comprendre,
Et que nul mot n'accompagne.

Photo PSganarel
Dans ton regard,
Le combat contre tes propres démons,
Et ce sentiment d’indécence souhaité,
Quand au-delà du ballet de tes jambes,
Se dissimulent de si beaux trésors,
Derrière de bien faibles défenses,
Mais dont les chemins enfin dévoilés
Sont seulement connus de nous.

Au bout de mes doigts,
Voyageurs insatiables,
Partir à la découverte,
Comme on gravit patiemment,
Les marches d'un colimaçon,
De ces frontières ouvertes,
Qui dans les frimas de l’hivers,
Attisent les frissons,
Et réchauffent les désirs.
Non, ne te fermes pas.
Décroise ses jambes,
Quand assise à mes côtés
Je revendique le pouvoir,
De parcourir mon territoire,
Ou d'écarter discrètement,
Quelques dentelles importunes

Ouvre le compas de tes jambes,
Quand là debout,
Plaquée contre cette porte cochère,
Je glisse dans ton écrin,
Ce jouet taquin,
Qui viendra sans cesse,
Réaffirmer ma présence
Au plus profond de toi
Qu’il est doux ma chienne,
De te savoir ainsi accessible,
Je m’imagine, 
Le temps d’un instant,
Relever cette frêle barrière,
T’empaler sur mon dard,
Te baiser sans ménagement,
Pour exploser en toi,
Et reprendre notre chemin,
En sachant ma sève coulant,
Entre tes cuisses

Fais toi belle.
Farde-toi de belles couleurs.
Enfile ces bas,
Tes dessous de dentelle.
Chausse tes bottes cavalières.
Et fais glisser sur tes épaules,
Cette robe légère.
Laisse la descendre sur tes reins,
Car à mon bras ce soir,
Tu seras …


lundi 7 janvier 2019

Déclamer

Parce que les lire,
C’est ce les approprier,
Comme j’ai fait mienne,
L’idée de vous appartenir.
Parce que les apprendre,
C’est se lier à eux,
Aussi bien que ces cordes,
Que vous tissez autour de moi.

Parce que les prononcer,
C’est affirmer haut et fort,
Sur la place publique,
Mon désir d’abandon.
Parce que les écrire,
C’est graver sur ma peau,
Corps et âme,
Ma volonté d’appartenance.

Parce que les vivre,
C’est comme un cadeau,
Que la vie aurait concocter,
Car elle sait être belle.

Alors pour vous...


Maître,
Je vous appartiens,
Et même si je me sais rebelle,
Par vos mises à l’épreuve,
Je veux bien être domptée,
Pour faire votre fierté.

Maître,
Je ne suis pas la plus belle
Mais sur vos instructions,
Je veux bien me transformer,
Même me travestir,
Pour briller dans vos yeux.
Maître,
Je vous suis dévouée,
Et si telle est votre plaisir,
Je veux bien être cette putain,
Qui dans son art,
Saura aiguiser vos désirs.

Maître,
Accrochez cette laisse à mon cou,
Car je veux vous accompagner,
Sur ce chemin si riche d’intensité,
Que nous découvrons ensemble.

Maître,
Prenez mon corps,
Usez-en sans concession,
Comme objet de plaisirs,
En tribut à mon enseignement.

Maître,
Veillez sur moi,
Car je veux être fière,
En dépit de toutes mes lacunes,
D’être votre bien le plus précieux.

Votre soumise,
Qui par ses mots ce soir,
Sollicite le privilège
De se blottir nue….
… A vos pieds !