jeudi 25 octobre 2018

Toile


A la table de ce restaurant
Habillée d’une tenue légère,
Pour cette soirée d’été,
Le cou orné de ton collier de chienne,
Et de ces rets noirs, 
De ton harnais de chanvre,
Visible de tous,
Qui descendent le long de ton cou,
Et plongent sous le voile de ton corsage,
Partie émergée d’un iceberg,
Qui se repend tentaculaire,
Autour de toi.
Comme derrière une cage,
Sur ta peau se dessine,
Ce motif hypnotique,
Qui habille ton corps,
Prisonnier et exhibé,
Ajusté à même la peau,
Inquisiteur, 
Quand à chaque mouvement,
Il te rappelle à lui,
Omniprésent, enveloppant,
Comme des mains sur ton corps.
Dans une indécence possessive.

Patiemment lacée,
Tu aimes vivre ces moments,
Où avec attention, 
Il œuvre avec la corde,
Araignée tissant sa toile,
Agrémentée de quelques nœuds,
Le serpent noir se glisse
De ton cou à ton sexe
Passant sur ta raie
Pour remonter dans le dos.
Dans un tissage serré,
D’arrière en avant,
Et quadrille ta peau
Sans t’immobiliser,
Pour te faire un harnais de chienne.
Le regard attentif,
Au placement des liens,
Aux mouvements des doigts,
Experts à construire ces nœuds
La main ferme pour serrer la corde
 Et emprisonner tes chairs.
Il n’y a pas de place au doute,
C’est ton corps qu’il possède
Et qu’il imprime de sa marque

Tu imagines par avance,
Ta peau qui s’imprime,
De l’empreinte de ces liens,
Comme ton âme s’enivre,
Des sensations de l’abandon,
Stigmates que tu voudrais savoir imprimés à vie
Pour garder la présence sur toi
Comme chaque jour, avec patience,
Il te modèle.

Pour le moment
S’habiller comme à sa demande
Les cordes remplaçant,
Dans une délicieuse sensation de liberté,
Les sous-vêtements du quotidien,
Exhibant le corps au lieu de l’étouffer.
A chaque mouvement,
Les cordes trouvent peu à peu leur place,
Soulignant le galbe de tes seins
A en faire tendre les pointes
Ou s’immisçant entre tes lèvres,
Jusqu’à en exciter ta perle.
Tu mouilles.
A chaque pas, il est là,
Complice et possessif sous son regard
Toujours plus fière d’appartenir
A vouloir toujours plus le revendiquer
Le ventre frissonnant d’être plus encore
L’indécent objet de son désir de maître.

Car bientôt,
Dans le secret de l’alcôve
Ce sont ses mains puissantes
Qui s’accrocheront à ces mailles
Pour prendre possession de ton corps
Et te besogner avec énergie
Appelant avec toujours plus de force
Dans ses rugissements mâles
L’objet de plaisir qu’il aura désiré
A force de la regarder,
Pendant tout un repas,
...Dans sa toile!

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