Dans l’obscurité du
bandeau
Entendre le cliquetis du
métal
Comme un ruisseau qui
chute
Les chaines se déploient
Chemin qui se trace
Sur ta peau les frissons
De ces maillons,
Qui l’un après l’autre,
Dépose son baiser glacé
Dans ce bruit de crécelle
Les mâchoires d’acier se
referment,
D’abord sur tes poignets
rassemblés,
Puis sur tes chevilles ramenées.
Traînant à présent
Le poids du servage,
Qui tinte sur le sol,
A chacun de ces pas,
Qui te mène au supplice
Rassemblée,
Ramassée,
Renversée,
Au pilori de mes désirs
sadiques
Entre frisson et lave en
fusion
Ouverte dans l’indécence
Aux vents cinglants du
cuir,
Comme à la caresse
possessive
Qui ouvre ton sexe avec
ces maillons d’acier
A la recherche de ses
parfums de plaisir,
Chienne, selon sa volonté
Crie,
Souffre,
Jouis pour lui,
D’avoir tant été,
Usée et possédée,
C’est le con béant,
La peau meurtrie,
Les cuisses
dégoulinantes,
Avec sur les lèvres
Ce goût acidulé,
De foutre et de cyprine mêlés,
Qu’il te laisse à terre,
Au pied du lit,
Sur cette
couche spartiate,
Toujours sous la contrainte
des chaines,
Chauffées à blanc par tant d'ébats.
Sous la
couverture rêche,
Le corps ramassé,
Chienne entravée,
Retenue au sol par ta laisse
Abandonnée dans l’obscurité
de la nuit,
Tu retrouves la paix,
Seule mais pourtant si
près de lui,
Encore habitée de ses
bras,
Ce bourreau pour qui cette
nuit,
Tu veux en conscience,
Dans la douceur de tes rêves,
…L’esclave.